Nuit Blanche - 7 juin 2025 - musée des Arts et Métiers
L’Air de rien, un nouveau parcours art-science a été créé à l’occasion de la Nuit Blanche 2025, le samedi 7 juin, au musée des Arts et Métiers à Paris où il resta ouvert ensuite jusqu’au 17 juin 2025. L’Air de rien est une promenade la tête en l’air et les pieds sur terre à travers deux œuvres :
Cette installation a conclu la saison du musée, tout en inaugurant le troisième axe des Résonances art-science : Être à la nature.
Lors de la Nuit Blanche, les artistes et scientifiques Béatrice Albert, Charles Menard, Guillaume Junot, Ikse Maître, Nadia de Bernardi, Tim Schneider, Vincent Hulot ont été sur place pour accueillir et présenter les installations au public. Environ 3400 personnes ont visité l’installation le 7 juin.
Dans le cadre de l'axe de résonance Être à la nature, l’IDEEV participe avec l'exposition de :
OuCLiPo
OuCLiPo est un projet spéculatif qui propose de repenser la façon dont nous innovons afin d’anticiper les conséquences en amont du processus technologique. L’art et le design servent à dessiner cette fiction et à projeter le public dans une expérience écologique ironique. Le design spéculatif utilise la fiction pour anticiper les innovations et questionner les dystopies technologiques séduisantes. Le solutionnisme technologique est confrontée à la réalité prométhéenne, engageant nos valeurs, les communautés, les controverses et l’expertise scientifique.
Différentes productions sont associées :
– Start-up Nubus
– Collectif d’Artivistes FakeCLoud
– Installation interactive Homogenitus
Cosmologie Virale
Un grand filet en métal accueille une foule virale ; des éléments en terre absorbent et diffusent des transformations ; des cônes craquelés racontent. Cosmologie Virale nous plonge dans un monde spectral d'il y a des millions d'années – mais dont l’histoire subsiste au fond de nos chairs. Dans cette zone trouble, qui ne permet plus de saisir où s’arrêtent les frontières des choses, des processus s’emmêlent et relatent la plasticité de ceux qui vivent, invisibles, avec, contre et parmi nous.
Perturbatio
[Conception] Charles Ménard-Wendling
[Conception & développement] Tim Schneider
Perturbatio est une installation participative qui entend rendre visible l'émergence d'effets cumulatifs d'actions individuelles sur notre environnement. Le public est invité à réfléchir à de nouvelles échelles et fait face à la difficile tâche de relier des activités supposées banales à leurs conséquences globales. Perturbatio entend faire méditer sur notre enchevêtrement au sein de systèmes sociaux, techniques et culturels qui nous entourent. Étymologiquement, perturbatio désigne « l’introduction d'irrégularités dans un système ». Les variations sont un processus fondamental de la vie qui permet les évolutions biologiques et les dynamiques physiques. Cependant, au-delà d'un certain seuil et d'une certaine échelle, ces perturbations mettent en péril le fragile équilibre de la vie sur Terre auquel nous appartenons. Comme une empreinte de notre affairement collectif, Perturbatio reflète la nature décentralisée et collective de la crise écologique.
La Grande Échelle
[Conception] Jérémy Jacob, Benjamin Cadon, Nada Caud
[Création graphique] Olivier Morvan
La Grande Échelle a pour objectif de rendre ludique et accessible les petites et grandes échelles spatiales et temporelles nécessaires à la compréhension des phénomènes climatiques et des enjeux environnementaux. Une expérience immersive où le participant utilise son corps pour évoluer dans le temps et dans l’espace, mieux appréhender les changements d’échelles et comprendre les enjeux environnementaux grâce à ce dispositif fruit de la collaboration de chercheurs, d’artistes et de développeurs. La première itération de cette installation concerne l’évolution de la teneur en CO2 de l’atmosphère de – 800 000 ans à nos jours, à partir du travail de recherche mené dans le cadre du projet ICOS.
L’Air du pollen
[Conception céramique] Béatrice Albert, Nadia de Bernardi
[Scénographie] Ikse Maître
[Composition sonore] Vincent Hulot
[Développement numérique] Tim Schneider
Une dizaine de sculptures en céramique suspendues dans l’espace, représentant des grains de pollen démesurément agrandis, comme échappés d’un herbier céleste. Ils paraissent inertes, rigoureux, presque scientifiques, et révèlent des textures cachées, des aspérités fragiles. Chaque grain de pollen raconte une histoire, ensemble ils nous parlent de biodiversité. Le merveilleux de ce vivant microscopique insoupçonné interroge sa fragilité et son devenir.
Solastalgies
Araks Sahakyan
Solastalgies est une série de dessins commencée en 2023 au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement. La série de dessins est née à partir des interactions d’Araks Sahakyan avec les climatologues et des scientifiques du laboratoire. Elle voulait dessiner la neige, la glace, le froid avec beaucoup de couleurs. Utilisant les feutres, ce n’est pas une tâche simple, puisqu’il n’y a pas beaucoup de couleurs claires. Elle voulait aussi réfléchir à ce que seraient les couleurs dans l’avenir après tous ces changements qui se produisent sur la planète. Elle voulait comprendre comment seraient les couleurs si jamais nous utiliserons la biogéoingénierie qui, nous le savons, peut transformer la lumière, donc les couleurs. Dessiner des glaciers en train de fondre, c’est comme faire un parallèle avec la mémoire de la peau qui pourrait aussi fondre et disparaître, comme un glacier. Les glaciers pour la planète sont comme la peau pour le corps, des frontières entre un monde intérieur et le monde extérieur, l’intime et le collectif.
Dans le cadre de l'axe de résonance Être à la nature, le LSCE participe avec l'exposition de L'Air du pollen et de :
Dendromité
[Conception] Claire Damesin, Karine Bonneval
[Montage] Gabrielle Reiner
[Son] Jean-Michel Ponty
Production Light Cone, catalogue Collectif Jeune Cinéma
Dendromité met en relation la respiration d'un corps humain et celle d'un arbre. L'espace du film s'inspire des chambres de mesure qui permettent d'isoler une zone du végétal afin d'enregistrer puis d'analyser ses échanges gazeux avec l'atmosphère. Dans une « chambre » à l’échelle du tronc d’un arbre, une caméra thermique spécifique a permis de rendre visibles les respirations humaines et de l'arbre. Une relation sensible s'installe entre les deux corps, transformant l'expérience scientifique en expérience sensuelle et poétique. Le spectateur, comme le personnage du film, se trouve dans une « chambre » avec l'arbre, il est convié à partager son intimité.
Arboresciences
[Artistes photographes] Julie Audic & Christian Rizk
[Écophysiologiste] Claire Damesin
L’exposition Arboresciences est une invitation à la réflexion autour du thème de l’arbre comme être vivant en connexion continue avec son entourage direct. Elle propose un croisement de regards sur les interactions entre art et science.
En faisant dialoguer la recherche scientifique et l’approche artistique, de nouvelles perceptions s’ouvrent pour découvrir une part mystérieuse de l’arbre à la fois sensible et rationnelle nous invitant à déambuler entre précision scientifique et onirisme artistique. Le regard est alors embarqué vers d’autres horizons, visibles comme invisibles, où se dévoile alors une mise en lumière de l’arbre sous forme ‘‘d’enluminures photographiques’’. Ce mot emprunt de Moyen-Âge porte en lui la lumière. Il s’agit d’une mise en lumière, sorte de reévélation lumineuse qui s’apparente à la photographie.
La Jungle
Araks Sahakyan
Dans La Jungle Araks Sahakyan fait une recherche sur la jungle qui habite à l’intérieur et à l’extérieur de son corps et de son cerveau. Warming stripes, fenêtres, ballons rouges ou encore l’Enlèvement de Proserpine… avec ce dessin conçu en partie au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, elle a voulu comprendre les interférences de différents types de violences: guerres, violations, catastrophes climatiques, pertes, et comment ces violences laissent des traces sur notre peau.
est une recherche sur la jungle qui habite à l’intérieur et à l’extérieur de mon corps et de mon cerveau. Warming stripes, fenêtres, ballons rouges ou encore l’Enlèvement de Proserpine… avec ce dessin conçu en partie au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, j’ai voulu comprendre les interférences de différents types de violences: guerres, violations, catastrophes climatiques, pertes, et comment ces violences laissent des traces sur notre peau.
Oceans layers
Araks Sahakyan
Inspirée par les recherches océanographiques et par ses rencontres avec des océanographes qui lui ont raconté sur leurs missions sur le Marion Dufresne, l’un des plus grands navires de recherche scientifique au monde, Araks Sahakyan questionne l’océan comme un territoire intime où nos peurs sont à la fois profondes et clairement visibles.
Enigma
Sami Korhonen
Plus nous respectons l'environnement, plus il prend soin de nous.
Cet art vidéo traite du calme nécessaire qu'il faut avoir pour relancer cette relation et comprendre, une fois pour toutes, que la nature n'a aucun problème à reprendre son pouvoir, à réclamer ses droits.
Dans le cadre de l'axe de résonance Être à la nature, le LISN participe avec l'exposition de Perturbatio.
IDEEV - Institut Diversité Écologie et Évolution du Vivant - 12 rue 128, 91190 Gif-sur-Yvette
Ikse|Xavier Maître est physicien et chercheur au CNRS au Laboratoire d'Imagerie Biomédicale Multimodale de Paris-Saclay (BioMaps, CEA, CNRS, Inserm, Université Paris-Saclay). Ses premières recherches se concentraient sur les fondements de la mécanique quantique ainsi que sur les mécanismes de l’intrication quantique et de la décohérence. Aujourd'hui, il combine la physique atomique et la physique médicale pour développer de nouveaux outils d'exploration du corps humain. Il coordonne le projet d'innovation européen V|LF-Spiro3D portant sur la spirométrie par résonance magnétique 3D.
Ikse Maître a initié le groupe science-art-société Le sas , au sein duquel il mène des recherches en art-science basées sur une interaction homme-machine sans contraintes. Il développe des expériences art-science et s'appuie sur des décalages de réalité pour tester nos relations avec le monde et engager le public. Il coordonne également le lot de travaux sur les technologies immersives pour le projet européen sur le patrimoine culturel Artcast4D et étudie les clés de l'immersion dans l'espace public au Forum des Images, à travers l'installation Ariadne’s Fibres.
Christian Delécluse
Christian Delécluse conçoit la création artistique comme une praxis intégrant sensibilité et raison, dépassant ainsi le dualisme traditionnel. Passionné par la coévolution entre l'humain et ses outils, il invente des « machines sensibles » qui renvoient le spectateur à sa propre subjectivité et invitent à transformer nos représentations du monde. Son approche, à la fois politique et subversive, cherche à dépasser les frontières de la pensée en créant un synchronisme inédit entre art, science et sacré. À travers des œuvres comme « Hic Sunt Dracones », il explore la tension entre gravité et liberté, offrant des expériences multisensorielles qui réinterrogent nos rapports à la nature et aux structures de domination.
Karine Bonneval
Claire Damesin
Christian Rizk & Julie Audic
Fanny Rybak
Hélène Courvoisier
Araks Sahakyan
Sophie Nadot
Céline Riauté
Teurk
Davide Faranda
Béatrice Albert
Nadia de Bernardi
Mariejulie Bourgeois
Marie Truffier
Charles Ménard
Charles Menard est un artiste visuel et doctorant franco-suisse. Son travail explore nos différents régimes de sensibilité à l'anthropocène à travers diverses disciplines audiovisuelles (argentique, digital-art, photographie, scan LiDAR). Charles est le cofondateur de L'Observatoire de la fiction, une association qui a pour mission d'étudier les représentations de l'écologie dans les œuvres de fiction.
Jérémy Jacob
Anaïs Raynaud
Diplômée de l’école du Louvre, passée par le MuCEM et le musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, Anaïs Raynaud est attachée de conservation et cheffe de projet au département des Expositions et des Manifestations culturelles du musée des Arts et Métiers. Elle a coordonné l’exposition du musée consacrée à l’empreinte carbone (octobre 2024). Dans ce cadre, elle a développé une démarche durable incluant l’éco-conception mais également un décentrage de la position du musée et une réflexion sur la place des publics.